Poème pour Camille Claudel
Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente
― Camille Claudel
(19 octobre 1943)
Nuages denses
corbeaux invisibles
flottants dans le ciel de la Provence
le vent s’enrage
et ouvre des fissures bleues
petite fille étonnée
seule, tu écoutes la voix du silence
et regardes les grandes flaques
et l’argile brune
cadeau précieux
que la pluie de la nuit
a apporté
pour la dernière fois
dans une lumière irréelle
de cette boue
des créatures étranges
s’animent
caressées
par ta main tremblante
abandonnée à leur vie
c’est alors qu’un calme inconnu
te saisit
et tu souris
infiniment libre
en ce matin d’octobre
à Montdesvergues
Lidia Chiarelli, Italie
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